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Booster, renforcer ou simplement préserver le bon fonctionnement de notre système immunitaire est chose aisée : il nous suffit de manger les bons nutriments, d’être suffisamment actif et de prendre le temps de nous détendre. Cela semble logique, pourtant ces habitudes ne sont pas si faciles à adopter dans notre monde mouvementé.

Notre système immunitaire est l’un des plus beaux cadeaux que Mère Nature nous ait faits, mais nous devons en prendre soin et l’alimenter. L’activité physique moyennement intensive, que ce soit la randonnée, le vélo, le roller, la natation, etc., peut considérablement stimuler le système immunitaire sans surcharger le corps. En revanche, le stress et un sommeil de mauvaise qualité nuisent à l’immunité. C’est la raison pour laquelle nous nous efforçons de rester le plus positif possible dans nos vies. Mais qu’en est-il de l’alimentation bénéfique pour le système immunitaire ?

Apport quotidien de vitamines et minéraux

Il est désormais reconnu et prouvé par des études que certaines vitamines (D, B6, B12, acide folique, A, C, E) et certains minéraux (zinc, sélénium, fer, cuivre, magnésium) améliorent le fonctionnement du système immunitaire.1,2
• Tout comme le zinc et le fer, les vitamines D, B6, B12, A, C, E et l’acide folique jouent un rôle dans le renforcement des barrières physiques contre les virus, bactéries, champignons, parasites, etc. Pensez notamment à la peau, la muqueuse gastro-intestinale et la muqueuse pulmonaire.1
• Lors d’un premier contact avec un agent pathogène, les globules blancs (= cellules immunitaires telles que macrophages, polynucléaires neutrophiles, lymphocytes cytotoxiques naturels, cellules dendritiques) entrent immédiatement en action. Ils appartiennent au système immunitaire inné. Les macrophages et polynucléaires neutrophiles éliminent les cellules infectées. Les lymphocytes cytotoxiques naturels (ou cellules Natural Killer) transportent des petits paquets de cellules mortes qui constituent une injection mortelle pour les cellules infectées par un virus. Les cellules dendritiques quant à elles sont polyvalentes et alertent notamment le système immunitaire adaptatif de la présence d’agents pathogènes. Les vitamines D, B6, B12, A, C, E, l’acide folique, le zinc, le sélénium, le fer, le cuivre et le magnésium jouent un rôle important dans le bon fonctionnement de toutes ces cellules et leur communication.1
• Les globules blancs (lymphocytes B, lymphocytes T) qui mettent plus de temps à entrer en action relèvent du système immunitaire adaptatif. Ils possèdent chacun leur propre radar qui leur permet de sonder l’ensemble du corps afin de détecter un éventuel intrus. Ils réagissent uniquement à cet intrus (par ex. à l’aide d’anticorps) et auront une réaction explosive en cas de deuxième contact. Des cellules mémoires se développent ou sont acquises. Les vitamines D, B6, B12, A, C, E, l’acide folique, le zinc, le sélénium, le fer, le cuivre et le magnésium sont tout aussi essentiels à la communication et au fonctionnement normal de ces globules blancs.1

En ces temps de coronavirus, il n’est donc pas judicieux d’adopter une alimentation « émotionnelle ». Par ennui ou pour le plaisir, beaucoup de gens se mettent à cuisiner et mangent essentiellement des calories vides, riches en graisse et sucre mais pauvres en vitamines et minéraux. Alors même que le système immunitaire a besoin de soutien pour pouvoir lutter contre le virus ! Lorsque la composition d’une alimentation variée et équilibrée fait défaut, un apport quotidien de multivitamines et minéraux peut être la solution. En principe, cela peut également renforcer la réaction à une vaccination.

Trio de vitamine C, vitamine D et zinc
Les micronutriments qui demandent une attention particulière sont la vitamine C, la vitamine D et le zinc. En cas de fatigue extrême, d’activité physique intense, d’âge avancé ou de stress, le système immunitaire est affaibli et présente un besoin considérablement accru en ces nutriments. En effet, il a été prouvé que ce trio favorisait la diminution des risques d’infection de par leur rôle dans le système immunitaire.1
C’est ainsi que des scientifiques ont rapporté, après avoir analysé 25 études contrôlées contre placebo regroupant près de 10 000 participants, que la prise fréquente (quotidienne ou hebdomadaire) de vitamine D entraînait une diminution jusqu’à 70 % des infections respiratoires aigües chez les personnes présentant une carence en vitamine D. En revanche, la prise de doses très élevées tous les 2 ou 3 mois s’est avérée inefficace.3 La vitamine D permet à diverses cellules immunitaires de mieux fonctionner sans qu’elles ne surréagissent à des réactions inflammatoires virulentes. Jusqu’à 75 µg/jour, la dose est sûre, sauf pour les enfants de moins de 11 ans auxquels la limite maximale de complément de 20 à 25 µg/jour s’applique.4
Un complément en vitamine C aide à réduire la durée et la gravité des infections des voies respiratoires supérieures, comme un rhume, et offre une action préventive chez les personnes soumises à un stress physique intense. En prévention, des doses de 200 mg/jour sont généralement administrées. En période d’infection, les récentes recommandations s’élèvent à 1 000 mg/j, afin de rétablir le niveau normal de vitamine C dans le sang.2
Un apport de zinc peut également s’avérer utile en guise de protection contre les infections des voies respiratoires supérieures. En effet, le zinc est très important pour l’intégrité de la muqueuse pulmonaire qui fait office de barrière contre les virus. En outre, le zinc empêche la reproduction des virus, même de la Covid-19. Le Conseil Supérieur de la Santé de Belgique reconnait qu’une part non négligeable de la population belge présente une carence en zinc. Cette carence est plus prononcée chez les enfants, les femmes enceintes, les femmes qui allaitent, les personnes à faibles revenus, les personnes âgées et les végétariens au régime alimentaire peu varié. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EASA) indique que les adultes peuvent absorber jusqu’à 25 mg de zinc par jour.5

Pour finir : les polysaccharides stimulent l’immunité de base
De plus en plus de recherches scientifiques viennent confirmer l’utilisation de substances végétales pour moduler l’immunité. Il s’agit très souvent de polysaccharides (par ex. bêta-glucanes issus de levure de boulangerie ou polysaccharides d’Echinacea). Ces substances influent sur le fonctionnement du système immunitaire au niveau des cytokines. Les cytokines sont des messagers du système immunitaire complexe.6,7

Lien entre une carence en vitamine D et la gravité des symptômes du coronavirus
Une étude menée à l’hôpital AZ Delta à Roeselare a révélé un lien clair de cause à effet entre une carence en vitamine D à l’admission à l’hôpital et le développement d’une maladie pulmonaire grave et le décès de la Covid-19.
Cette étude portait sur 186 patients admis pour des problèmes respiratoires graves causés par la Covid-19. Parmi ces patients, 59 % présentaient une carence évidente en vitamine D. Plus la carence était élevée, plus les problèmes pulmonaires étaient graves.
La vitamine D augmente la résistance et fait en sorte que le système immunitaire ne surréagisse pas en atténuant le choc cytokinique qui est à l’origine des formes graves de la Covid-19.
Les chercheurs ajoutent qu’une étude épidémiologique rétrospective réalisée en Israël et aux États-Unis sur plusieurs milliers de personnes a révélé une relation évidente entre un niveau de vitamine D bas et l’obtention d’un test positif au coronavirus.
Conclusion : La vitamine D joue un rôle dans le degré de résistance de notre corps au coronavirus.

Une vitamine D plus « active » grâce à une meilleure santé intestinale
Le microbiote du gros intestin (ou la flore intestinale) a une grande influence sur l’utilisation de la vitamine D dans le corps. C’est ce qu’a révélé une étude menée sur 567 hommes âgés.
Des échantillons de selles prélevés auprès des participants ont été analysés afin d’obtenir un aperçu de la composition de leur microbiote. Dans le même temps, différents métabolites de la vitamine D ont été déterminés dans leur sérum.
Les hommes qui possédaient un niveau sanguin plus élevé de métabolite de la vitamine D active présentaient un microbiote à la composition plus variée et favorable. Leur microbiote renfermait un plus grand nombre de bactéries qui produisent du butyrate, un acide gras à chaîne courte. Le butyrate est un acide gras utile qui préserve la bonne santé de la muqueuse intestinale.
Conclusion :
La capacité du corps à transformer la vitamine D en vitamine D active (utile) dépend de la santé des bactéries dans nos intestins. Une meilleure santé intestinale optimise donc la capacité du corps à exploiter au mieux la vitamine D issue d’un complément.8 Cela ouvre des perspectives sur l’utilisation simultanée de probiotiques produisant du butyrate, comme les probiotiques à spores Bacillus coagulans.9

Sources
• Gombart AF, Pierre A, Maggini S. A Review of Micronutrients and the Immune System–Working in Harmony to Reduce the Risk of Infection. Nutrients 2020 ; 12:236.
• Calder PC, Carr AC, Gombart AF, Eggersdorfer M. Optimal Nutritional Status for a Well-Functioning Immune System Is an Important Factor to Protect against Viral Infections. Nutrients 2020 ; 12:1181.
• Martineau AR, Jolliffe DA, Hooper RL et al. Vitamin D supplementation to prevent acute respiratory tract infections: systematic review and meta-analysis of individual participant data. BMJ 2017 ; 356:i6583.
• EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion on the Tolerable Upper Intake Level of vitamin D. EFSA Journal 2012 ; 10(7):2813.
• Conseil Supérieur de la Santé. Vitamine D, zinc et Covid-19. Bruxelles : CSS ; 2021. Conseil n°9620.
• Dharsono T, Rudnicka K, Wilhelm M, Schoen C. Effects of Yeast (1,3)-(1,6)-Beta-Glucan on Severity of Upper Respiratory Tract Infections: A Double-Blind, Randomized, Placebo-Controlled Study in Healthy Subjects. J Am Coll Nutr 2019 ; 38(1):40-50.
• Ferreira SS, Passos CP, Madureira P, Vilanova M, Coimbra MA. Structure–function relationships of immunostimulatory polysaccharides: A review. Carbohydrate Polymers 2015 ; 132:378–96.
• De Smet D, De Smet K, Herroelen P, Gryspeerdt S, Martens GA. Serum 25(OH)D Level on Hospital Admission Associated With COVID-19 Stage and Mortality. Am J Clin Pathol 2021 ; 155(3):381-88.
• Thomas RL, Jiang L, Adams J, Xu ZZ, Shen J, Janssen S, Ackermann G, Vanderschueren D, Pauwels S, Knight R, Orwoll ES, Cadeau DM. Vitamin D metabolites and the gut microbiome in older men. Nature Comm 2020 ; 11:5997.
• Cao J, Yu Z, Liu W, Zhao J, Zhang H, Zhai Q, Chen W. Probiotic characteristics of Bacillus coagulans and associated implications for human health and diseases. J Funct Foods 2020 ; 64:103643.

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